- PROJET CANDIDAT AU CONCOURS FONDATION JACQUES ROUGERIE, SECTION "ARCHITECTURE ET PROBLEMATIQUES DE LA MONTEE DES EAUX" 2013
"FLOATING RECYCLED SLUM"
PROJETS UNIVERSITAIRES:
- PROJET DE FIN D'ETUDE (PFE):
HABITAT ET AUTOCONSTRUCTION- UN ENSEMBLE DE LOGEMENTS EVOLUTIFS A PART D'AUTOCONSTRUCTION, MEXICO, MEXIQUE.
- RAPPORT DE RECHERCHES
- DESCRIPTIF PROJET
- PROJET DE QUATRIEME ANNEE (M1):
HABITAT ET DEVELOPPEMENT URBAIN- UN ENSEMBLE DE 300 LOGEMENTS SOCIAUX- AZCAPOTZALCO, MEXICO D.F, MEXIQUE.
- PROJET DE TROISIEME ANNEE (L3):
- PROJET URBAIN A VALENCE, RHONE-ALPES, FRANCE
- PROJET DE DEUXIEME ANNEE (L2):
ARCHITECTURE ET AGRICULTURE- ANALYSE TERRITORIALE ET PROJET DE CHAI, PRELION, LOIRE, FRANCE
CONCOURS FONDATION JACQUES ROUGERIE: PROJET "FLOATING RECYCLED SLUM"
Plus
de la moitié de la population mondiale vit en zone côtière (à moins de 60km du
large), la moitié de la population mondiale est urbaine, et un tiers de la
population urbaine mondiale vit dans un bidonville.*1
Parmi les villes les plus densément peuplées au monde, des villes
côtières comme Buenos Aires, Calcutta, Mumbai, ou Shangai sont fortement
menacées par la montée du niveau des océans.
La ville de Mumbai, bâtie à 10 m au
dessus du niveau 0 a vu augmenter de 5 à 6 cm le niveau de la mer le long de la
côte de Konkan depuis ces 20 dernières années, selon des chercheurs de
l’Université SP de Pune.
C’est aussi la ville la plus peuplée d’Inde. Les besoins en logements y
sont croissants et les terrains disponibles de plus en plus rares. Construire
sur la mer devient une alternative considérable.Cependant, comment envisager
une telle alternative lorsque la majorité de la ville se construit de manière
informelle?
En effet, 65% des 14 millions d’habitants*2 de Mumbai vivent dans des
quartiers issus d’une urbanisation informelle.
Dharavi, quartier informel majeur de la ville,
enregistré comme l’un des bidonvilles les plus densément peuplés du monde,
comptant 600 000 habitants, autrefois village de pêcheurs, est érigé sur des
terres marécageuses le long des mangroves. Lors de la période des moussons, le
quartier est inondé, aggravant les conditions matérielles et sanitaires dans
lesquelles vivent ses habitants. Face aux crues, ces populations
restent les plus vulnérables « If we tell people about our home, will anyone
believe us?” Cette phrase de Nagamma Shilpiri,
habitante de Dharavi, recueillie par le photographe Jonas Bendiksen (The place
we live), témoigne des difficultés du quotidien, des conditions d’habiter
précaires. L’eau y représente un enjeu majeur :
« Quinze personnes vivent ici, cela
fait trop! Mes enfants sont là, et ceux de ma sœur et de mon frère. Ma belle
sœur aussi vit ici, elle a quatre enfants.(…) Cet endroit n’est pas assez grand
pour nous. Nous dormons les uns sur les autres. Quand la pluie tombe, on
s’assied tous sur le lit de camp. Toute la maison se remplit d’eau.(…) Nous
restons comme ça assis toute la nuit et ne partons travailler seulement lorsque
l’eau a baissé.(…) L’eau de la gouttière rentre dans la maison, et même l’eau de
l’égout, ça sent mauvais. Tout est un problème.(…) Personne ne devrait avoir
les problèmes que nous avons dans notre maison. »
Nagamma Shilpiri, The place we live’s project, Jonas
Bendiksen.
En effet, Mumbai s’est développée dans un non sens
écologique, ignorant la géographie du site. C’est la ville avec la proportion
la plus importante de terres gagnées sur la mer (100 km2). Les spéculateurs du
Raj britannique auraient impulsé de vastes chantiers de drainage, ayant un
impact considérable sur l’équilibre écologique du site. Notamment, le rôle
écologique des rivières sur le site de Mumbai, n’a pas été considéré. Les lacs
Tulsi et Vihar, situés dans le Parc national Sanjay Gandhi, se déversent dans
le lac Powai qui s’écoule à son tour dans la rivière Mithi. Cette dernière
détenant un rôle de valve de régulation et de sécurité en cas de fortes
précipitations, a été détournée à deux reprises à 90°, et utilisée comme un
vaste égout. Ainsi, pendant les moussons la marée haute accompagnée de fortes
précipitations font déborder la rivière Mithi, provoquant des inondations aux
conséquences humaines et environnementales désastreuses, l’eau ne pouvant
s’écouler hors de la ville.
Parallelement, Mumbai est aussi la ville indienne qui produit le plus de
déchets après New Delhi : chaque jour, 7025 tonnes*3 de déchets y sont
produites. La gestion de ces déchets reste un enjeu sanitaire, environnemental
et social important pour la ville. Les problématiques environnementales et
sociales se rejoignent. Elles imposent un renouvellement de la conception même
de ville. Le bidonville, face à l’urgence que représente la montée du niveau
des océans, se présente comme une opportunité pour repenser la ville,
équitablement et durablement.
La ré interprétation du quartier de
Dharavi : Vers une ville auto-suffisante ?
Le quartier de Dharavi, c’est aussi une organisation économique et
sociale efficace issue d’un auto développement: une production intérieure
estimée à 340 millions d’euros générés par an, selon la Société de promotion des
enquêtes territoriales (SPARC). Selon une étude du centre pour la planification
environnementale et la technologie, Dharavi compte près de 5000 unités
industrielles : fabriques d’acier, ateliers textiles, ateliers de cordonniers
et potiers, ateliers de recyclage et boutiques. Sans aucune aide externe, la
population de Dharavi a élaboré un système d"auto-assistance"
informelle au fil des années.
De nombreuses tentatives de réaménagement du quartier se sont succédées
se heurtant aux difficultés d’une démarche de re développement du bidonville.
Et, Dharavi est à long terme condamné à être démoli. Le dernier projet proposé
(PRD), supervisé par l'Autorité de réhabilitation de bidonville (SRA),
proposant un plan de re développement du quartier est présenté comme une
opportunité pour les habitants du bidonville d’améliorer leurs conditions de
vie. Cependant, diverses critiques
dénoncent des densités insupportables dans un plan qui ne tient pas
suffisamment en compte des impacts environnementaux, ni de la croissance future
du quartier, et n’intègre pas efficacement Dharavi à la ville dans son
ensemble, semblant faire table rase de la structure socio- spatiale qui s’y est
développée. Le changement de zonage brutal promulgué par le PRD aurait des
conséquences destructrices sur les interconnexions profondes existantes entre
les activités économiques, les réseaux sociaux et la forme urbaine de Dharavi.
A ce propos, le consultant en urbanisme Prakash M Apte explique : «Les
promoteurs ont tenté de re développer Dharavi pendant des années, mais c’est un
modèle de bidonville qui n’a pas besoin d’être remplacé mais d’être reproduit
».
Reproduire ce modèle sur l’eau : le
recyclage comme tremplin à la reconstruction
La
démarche du projet se base sur les matériaux, leur transformation, valorisant
le recyclage, activité présente dans le bidonville de Dharavi, afin de
l’appliquer pour la construction. La combinaison de matériaux de construction
recyclés, de matières plastiques recyclées, textiles, papiers et de fibres végétales
(bambou) sert à la préfabrication d’éléments structurels et architecturaux
permettant ainsi une composition progressive, évolutive et flexible, et dont la
facilité d’assemblage permet une organisation participative de la construction.
La défragmentation de l’architecture défend une logique évolutive de
l’architecture et du développement urbain.
Le projet est pensé comme un élément régulateur: il met à profit des
matières utilsées représentant une menace sanitaire et environnementale
importante et est générateur d’énergies, suffisantes pour son fonctionnement.
Une structure habitable
Le premier point développé dans le projet est la préfabrication
d’éléments structurels et architecturaux permettant un contrôle qualitatif de
la construction et répondant aux exigences quantitatives liées à un besoin
toujours croissant en logements urbains. Les éléments sont préfabriqués à
partir de matériaux recyclés, combinés selon les caractéristiques physiques
requises.
Dans une ville où la problématique des déchets est un enjeu important,
le recyclage pour la construction permet un renouvellement de la ville à faible
coût. Parmi les 7025 tonnes de déchets quotidiennes, 5000 tonnes sont des
déchets municipaux dont 35% sont des particules fines et du sable et 2000
tonnes sont des déchets issus du secteur de la construction*4. Les matières
plastiques, verre et papier, minoritairement recensées dans les décharges sont
récoltées dans les bennes par les « rag pickers » ou “chiffonniers”, avant leur acheminement, et représentent une
proportion considérable de matières recyclées ou réutilisées, exploitables
également pour la construction. La valorisation de l’utilisation de matières
recyclées pour la construction permet aussi de donner un cadre formel aux activités de récolte, de tri, et de
recyclage, existantes dans le bidonville afin de les intégrer dans un processus
global de renouvellement urbain.
La combinaison des matériaux majoritairement issus du recyclage, comme
les polymères, permet une amélioration physique de la construction suivant le
contexte climatique et naturel dans laquelle elle s’implante, et les enjeux
architecturaux:
- les plastiques mélangés: ils sont
résistants aux intempéries et aux solutions salines, idéal pour la construction
en milieu marin
- le PVC: c’est un bon isolant
phonique, thermique, électrique et est facilement recyclable
- les matières textiles (déchets neufs
issus de l’industrie et textiles usagés récoltés): elles représentent un bon
isolant thermique
- le verre: la micronisation du verre
recyclé permet de réduire les quantités de ciment utilisées
- le sable et les matériaux inertes
issus de construction (asphalte, béton): recyclés, transformés en granulat, et
combinés à d’autres matériaux peuvent être utilisés pour la construction de
sols
- le bambou: combiné à des polymères,
il confère une bonne résistance aux objets créés.
Ce procédé de recyclage, développé notamment
par les chercheurs de l’instItut ETH de Zürich et la municipalité de Sao Paulo
dans le projet « Urban Mining », permet de réduire l’utilisation du
sable pour la construction, matériau non renouvelable. Les éléments
préfabriqués composent une structure habitable plus légère, facilement
démontable et transportable, idéale pour son application sur des pontons flottants.
Un socle flottant
Le second point développé dans le projet est un ensemble de pontons
flottants constituant un socle recevant les structures habitables. Ce socle
fonctionne comme un interface, un filtre entre la mer et les activités
humaines. Les plateformes, à hauteurs variables, intègrent un système de
stockage et d’échange d‘eau de mer et d’eau de pluie, pour un usage domestique
(sanitaires, chasse d‘eau) ainsi que des bassins de phytofiltration pour
maximiser la réutilisation des eaux usées et avant leur rejet dans la mer. Son
organisation compte avec l‘installation de jardins flottants, de modules de
distillation pour un apport additionnel en eau potable, et d’installations
photovoltaïques pour la production d’électricité.
Le projet esquissé est un scénario d’application des points précédemment
développés: il imagine un exemple de quartier autosuffisant flottant sur la
Mahim Bay...
L‘organisation du quartier favorise une composition horizontale du
quartier et des hauteurs bâties modérées, privilégiant un rapport à la rue,
caractéristique du bidonville de Dharavi. L’intégration d’artisanats, dans la
fabrication de caillebotis en bambou notamment, tend à valoriser la créativité
des habitants pour composer avec leur quartier, et exprimer l’individualité de
chaque logement. Les installations participant à la qualité de vie des
habitants comme les dispositifs d’illumination, le mobilier urbain sont elles
aussi issues d’une logique de transformation et de réutilisation.
*1 Chiffres d’enquêtes de l’INED
institut national de études démographiques *2
Prakash M Apte article disponible sur http://
www.planetizen.com/node/35269*3 et *4AMIYA KUMAR, S. (2007), Present Scenario
of Municipal Solid Waste Dumping Grounds in India, National Solid Waste
Association of Mumbai, Mumbai
PROJET DE FIN D'ETUDE (PFE)
-RAPPORT DE RECHERCHES
AVANT-PROPOS
Le projet de fin d’étude est un pas important puisqu’il marque la transition entre la période d’études et la vie professionnelle.
Or, la possibilité de choisir le domaine d’étude dans lequel nous terminons nos études d’architecture me paraît primordial car il nous permet d’affirmer nos personnalités en tant qu’individus, en tant qu’étudiants et en tant que futurs architectes. Ces choix permettent d’orienter une démarche professionnelle car il existe différentes manières d’exercer le métier d’architecte.
Les opportunités de voyager et passer une année de nos études dans un pays étranger est une chance incontestable. Celle-ci permet de nous ouvrir à d’autres contextes, d’autres enjeux, d’autres problématiques, d’autres manières d’enseigner l’architecture et de « faire de l’architecture ». Ces expériences participent à notre culture personnelle, forment notre regard sur la société, l’architecture et le rôle de l’architecte dans les enjeux actuels.
Mon année d’échange universitaire dans la ville de Mexico a été une expérience riche. Ce projet de fin d’étude a constitué pour moi une prise de distance vis-à- vis des différentes réalités, et d’autre part, il est une synthèse de mes réflexions personnelles amorcées durant mes années d’études en architecture conjuguant habitat, ville et société.
PLAN DE L'ETUDE
Introduction
Choix du domaine d’étude « Habitat, culture, environnement »
Choix du sujet d’étude
Problématiques posées
Objectifs de l’étude
I- Recherches autour du sujet d’étude.
1. Notions soulevées par le sujet
L’autoconstruction
L’autoconstruction
L’architecture
2. La ville de Mexico comme lieu d’étude
2. La ville de Mexico comme lieu d’étude
3. L’autoconstruction, une réalité économique et sociale dans la ville de Mexico
4 . L’autoconstruction comme mode d’appropriation de structures bâties existantes : l’exemple de la « vecindad » à Mexico
II- Le projet
1. Les Intentions du projet
2. Référence contemporaine principale
3. Le site
4. Le programme
5. Logiques d’implantation
6. Ebauche du projet (croquis préliminaires).
7. Les matériaux employés
Conclusion
Remerciements
Bibiographie
INTRODUCTION
- Choix du domaine d’étude « Habitat, Culture, Environnement »
Le choix du domaine d’étude « habitat, culture, environnement » découle d’un développement personnel pour la question du logement, effectué au cours de mes études d’architecture.
En effet il me semble qu’il s’agit d’un axe d’étude essentiel de l’architecture car il constitue un enjeu économique, social et humain central. L’Homme doit pouvoir avoir accès à la santé, à l’éducation et au logement.
Il est une des conditions principales au bien être et à l’équilibre de l’Homme.
« L’habiter et sa manifestation dans l’appropriation s’accomplissent, selon la pensée de Lévinas, à partir d’un chez-soi, d’une maison. L’Homme se tient dans le monde à partir d’un dedans, d’une attention à soi-même, d’une intimité qui est l’ancrage même de sa capacité d’aller au dehors vers le monde. »
Dictionnaire de l’habitat et du logement. Sous la direction de Marion Ségaud, Jacques Brun, Jean-Claude Driant, Edition Armand Colin
La notion de l’ « habiter » me paraît essentielle car elle ramène au quotidien, à l’ordinaire, à ce qui constitue notre vie la plus intime, et, qui parallèlement, implique un ensemble de pratiques sociales liées à un contexte et une culture donnés. Par là, la dimension sociale de l’architecte que soulèvent les problématiques liées au logement ont motivé mon intérêt pour cette thématique..
- Choix du sujet d’étude.
Ma quatrième année d’études à la faculté d’architecture de la UNAM (université nationale autonome du Mexique) au Mexique, dans le cadre d’un échange universitaire, m’a ouvert à des réalités urbaines et architecturales différentes. Une part importante de la ville de Mexico est issue d’auto constructions indépendantes, qui orientent son développement. Ici, l’auto construction constitue un enjeu majeur pour la ville, et, parallèlement, elle est intimement lié aux pratiques des habitants, à leurs modes de construire et d’habiter.
Inscrite en cinquième année dans le domaine d’étude « Habitat, culture, environnement », à l’école nationale supérieure d’architecture de Saint-Étienne, j’ai pu développer ces axes de réflexion conjuguant habitat et auto construction, amorcée durant mon année universitaire au Mexique.
Le cas de la ville de Mexico témoigne d’une réalité actuelle mondiale : une part importante des villes se construit sans l’intervention directe de l’architecte.
Ce constat m’interpelle en tant qu’étudiante en architecture et future architecte et m’interroge sur les limites entre architecture et auto construction. La prise en compte de cette réalité permet un approfondissement de la réflexion sur les possibilités d’appropriation de l’habitat, conçu par l’architecte, et des corrélations possibles entre architecture et auto construction.
L’ auto construction me paraît être un sujet important dans la problématique du logement car d’une part elle présente le concepteur et constructeur de l’habitat en une seule personne, l’habitant. Et, d’autre part elle ramène aux conditions d’habiter d’une part importante de la population mondiale.
- Les problématiques posées par le projet
Les villes du monde sont de plus en plus le produit de l’auto construction et se créent donc sans l’intervention directe de l’architecte. Cet état de faits me paraît intéressant car il amène à re placer l’architecture dans les réalités économiques et sociales actuelles et interroge la posture que peut avoir l’architecte dans des contextes où l’auto construction prédomine.
Comment intégrer l’auto construction à un projet de logement social et comment peut-elle enrichir la réflexion sur l’habitat ?
- Comment intégrer les modes d’auto construction existants dans la réflexion sur le projet d’habitat ?
- Quelle marge peut être laissée à l’auto construction dans l’évolution du projet?
- Quel degré de standardisation donner à l’habitat?
- Quelle articulation est possible entre architecture, appropriation et auto construction dans le projet de logement ?
- Objectifs de l’étude.
L’objectif théorique principal du projet est d’approfondir une réflexion sur les articulations possibles entre architecture et auto construction dans le projet de logement.
L’aspect progressif du logement définit l’étude des dispositifs spatiaux et constructifs. Dans la conception du projet, il s’agit d’anticiper des extensions éventuelles, d’orienter l’auto construction. Cette articulation amène à définir la part de standardisation et de préfabrication d’éléments constitutifs du projet et les marges laissées à l’auto construction.
D’un point de vue méthodologique, la considération et l’analyse des pratiques d’auto construction, de leurs structures spatiales et des typologies observables enrichissent la réflexion sur le projet.
Enfin, ce projet permet d’amener une réflexion qui défend une démarche professionnelle qui interroge les modalités de l’intervention de l’architecte dans une ville dont une part importante est issue de l’auto construction.
I- Recherches autour du sujet d’étude
1- Notions soulevées par le projet
Il me paraît important d’apporter des éléments de définition des notions principales soulevées par le projet que sont « architecture » et « autoconstruction ». Quelles relations peut-il y avoir entre les deux notions ? Existent-elles seulement par opposition?
- L’architecture
« Discipline ayant comme objet la conception et la construction d’espaces (villes , bâtiments, intérieurs, paysages, mobilier, des objets, espaces virtuels…). Par extension, le mot désigne l’organisation d’une forme relativement stable dans le temps , que cette forme soit naturelle (par ex. une plante) ou culturelle (un bâtiment et qui article globalement une pluralité d’éléments. En ce dernier sens, la notion d’architecture rejoint celle de structure, et au delà celle de modèle. »
Encyclopedia Universalis
« L’architecture n’est pas l’objet de spéculations ingénieuses ; elle ne peut être comprise qu’en tant que processus vital ; elle est l’expression de la maîtrise de la domination de l’environnement par l’Homme. »
Mies Von der Rohe, Nous sommes à une époque charnière,1928 Innendekoration,39 in Réflexions sur l’art de bâtir Edition le Moniteur.
«L’architecture ne constitue donc pas seulement un élément de l’espace : elle est précisément pensée et inscrite dans un champ de rapports sociaux, au sein duquel elle introduit un certain nombre d’effets spécifiques. »
Michel Foucault, Espace, Savoir, Pouvoir, 1982
- L’auto construction
« Construcion totale ou partielle d’un logement par l’habitant. » (…) , Dans la conception de l’économie domestique des foyers populaires revient à l’Homme le rôle d’assurer le maximum d’autarcie, au moins d’indépendance par rapport au marché des services artisanaux, considérés comme trop dispendieux. L’autoconstruction vient alors réaliser l’idéal de l’homme complet, polyvalent, qui se transmet aussi parfois dans les classes moyennes ou chez les cadres supérieurs. »
Dictionnaire de l’habitat et du logement. Sous la direction de Marion Ségaud, Jacques Brun, Jean-Claude Driant, Edition Armand Colin
L’architecte German Solinis présente l’autoconstruction comme une "expression créative et participative des acteurs", ici, les habitants-constructeurs :
« Les différents modes d’occupation, de construction, d’aménagement, de conception de l’espace produit par ses propres habitants, et les processus de socialisation qui en découlent, sont l’expression de la dynamique culturelle des groupes qui le construisent. Ces espaces de vie sont ainsi des vecteurs d’expression directement liés aux processus d’enracinement, de territorialisation et d’appropriation, ainsi que du double processus de résistance et d’adhésion au modèle urbanistique dominant où s’affrontent les processus de domination- reproduction-désintégration et les processus de libération- création- transformation du développement urbain »
(G. SOLINIS, coord. (1990), Dynamique culturelle, espace construit et apports sociaux, Rapport du Groupe Thématique n° 1 de l’ARCI, Paris,
ronéo.p. 20).
On retient des différents éléments de définitions que l’architecture est un discipline, une pensée à l’échelle globale qui considère les différents facteurs, et, à l’inverse, l’autoconstruction serait une production spontanée résultant de besoins individuels.
2- La ville de Mexico D.F comme lieu d'étude
La ville de Mexico a connu un développement accru depuis les années 1960. sa superficie est passée de 470 km2 en 1960 à 1500 km2 en 2000. L'ampleur de l'autoconstruction comme mode de production de la ville de Mexico interroge les modes d'habiter.
Mexico dans les années 1960 et aujoiourd'hui
|
Ce tableau de données établi par l’INEGI (sources INEGI, institution nationale de statistiques et géographie) indique la nature des logements au Mexique.
Ici, on remarque une majorité d’ habitats individuels jusqu’à 2010 ( 28 607 568 habitats individuels sur 28 614 991 logements recensés).
Parmi ces habitats individuels, la majorité contient un local non construit réservé pour une chambre supplémentaire,( 25 932 350 en 2010, soit 90,6 % ).
On compte 626 956 logements ne s’intègrent à aucune typologie donnée. On comprend qu’il s’agit de formes d’autoconstruction
Le logement collectif reste minoritaire. En effet on recense 7923 logements en structure collective, soit seulement 0,025 %.du total des logements du pays.
Aujourd’hui on compte au Mexique, au niveau national, 80% de la population considérés comme appartenant aux classes sociales défavorisées et pouvant bénéficier d’aides et de subventions pour l’accès au logement et à la propriété, proposées par les organismes suivants :
- Institut national pour le logement des ouvriers (INFONAVIT)
- Fonds pour le logement des ouvriers du gouvernement (FOVISSTTE)
- Fonds d'opération et de financement bancaire pour le logement (FOVI)
- Fonds national de logements populaires (FONHAPO)
Or, ces organismes d’aide au financement ne parviennent pas à couvrir l’ampleur des besoins en logement et l’issue principale reste l’autoconstruction.
4 - L’autoconstruction comme mode d’appropriation de structures bâties existantes : l’exemple de la « vecindad » à Mexico.
Vecindad : « littéralement « voisinage » en espagnol. La vecindad est à l’origine une maison coloniale traditionnelle mexicaine appartenant à l’élite des villes de Mexico, Monterrey et Guadalajara au Mexique, réinvestie ensuite par des populations à faible revenu. Chaque chambre de la maison devient une habitation pour une famille. La vecindad s’organise généralement autour d’une cour central et n’excède pas une hauteur de deux étages. »
(Définition personnelle établie à partir des sources d’informations suivantes :
Le terme de vecindad est repris pour parler de manière générale de logements groupés organisé
Les vecindad existent encore aujourd’hui et présentent souvent un niveau de confort des plus précaires.
Des typologies similaires contemporaines sont des ré interprétations du modèle de la vecindad traditionnelle et constitue un axe de recherches sur les modèles de logement collectif au Mexique.
L’anthropologue américain Oscar Lewis s’est intéressé au cours des années 1950 à la vie de ces populations qu’il dit appartenir à ce qu’il appelle la « culture de la pauvreté ».*1
(*1 « culture de la pauvreté »: Ce concept introduit par Oscar Lewis, définit un ensemble de normes et d'attitudes ayant pour effet d'enfermer les individus dans ce qui, à l'origine formé en réaction à des circonstances exterieures défavorables, perpétue en se transmettant de génération en génération l'état de pauvreté.)
L’ouvrage "Les enfants de Sanchez" est le recueil des témoignages des membres d’une famille vivant dans une des plus grandes vecindad de la ville de Mexico.
Son approche est intéressante car elle consiste en l’écriture de témoignages recueillis pendant une longue période d’immersion au sein de la famille. Il y décrit avec authenticité les difficultés à vivre en grand nombre dans un espace réduit, la précarité des conditions d’habiter et les difficultés sociales de ces classes populaires urbaines.La famille est prise ici comme échantillon social et permet de rentrer dans le quotidien de ces populations.
Cette étude anthropologique a constitué un point de départ à ma réflexion puisqu’il s’agissait de dépasser un simple constat matériel qui met au devant l’autoconstruction comme issue majeure pour se loger dans une ville comme Mexico.
Cette lecture m’a permis de dépasser l’approche architecturale pour traiter d’un sujet profondément social.
Il me semblait important de partir de l’habitant pour arriver à l’habitat bien qu’il s’agisse d’un exemple et d’une seule famille prise comme référence d’une classe sociale.
Il me semblait important de partir de l’habitant pour arriver à l’habitat bien qu’il s’agisse d’un exemple et d’une seule famille prise comme référence d’une classe sociale.
Les sources d’informations issues d’autres disciplines, ici, l’anthropologie, permettent de se rapprocher davantage des problèmes concrets que pose le quotidien des habitants afin de proposer un projet architectural adapté.
Les passages sélectionnés ci-dessous m’ont permis de définir les enjeux principaux posés par la cohabitation, d’une part à l’intérieur de l’ensemble de logements, et, d’autre part, à l’intérieur du logement familial. Ces enjeux sont élémentaires mais sont d’autant plus importants lorsqu’il s ‘agit de logements à faible revenu et à forte densité.
« A l’intérieur de la vecindad se succèdent quatre longs patios (cours intérieures) cimentées, d’environ quatre mètres cinquante de large. Cent cinquante-sept logements d’une pièce, sans fenêtre, donnent sur les cours par des portes rouges situées tous les trois mètres cinquante environ.
(…) Dans la journée, à côté de la plupart des portes est posée une échelle menant à une soupente située au-dessus du coin cuisine de chaque logement. Ces soupentes offrent de multiples usages et sont bourrées de linge suspendu à des cordes, de cages à poules, de pigeonniers, de pots de fleurs ou d’herbes médicinales, de bidons de gaz butane et parfois d’une antenne de télévision. »
p.17
« Le sens de la communauté est très puissant dans la vecindad, surtout parmi les jeunes gens qui appartiennent à la même bande, se créent des amitiés de longue durée, fréquentent les mêmes écoles, se rencontrent dans les mêmes cours pour danser et se marient souvent avec quelqu’un de la vecindad. Les adultes eux aussi ont des amis auxquels ils rendent visite, avec lesquels ils sortent et auxquels ils empruntent de l’argent. Des groupes de voisins organisent des tombolas et des tandas, partent ensemble à des pèlerinages et se réunissent pour célébrer les fêtes des saints de la vecindad et les posadas de Noël et autres jours de fête. (…)Mais ces expériences collectives sont rares ; la plupart du temps, les adultes ne
s’occupent que de leurs propres affaires », et essaient de préserver l’intimité de la famille. Les portes sont généralement fermées et on a coutume de frapper et d’attendre qu’on vous dise d’entrer » p.18-19
“Quand tant de gens vivent ensemble dans une seule pièce, il y a naturellement un frein, une limite à la liberté de chacun. Petit garçon chez mon père, je ne m’en rendais pas tellement compte, sauf quand je voulais parler à mes amis (...) mais en tant qu’homme marié, j’ai eu des expériences plus difficiles. A vivre ensemble, il ne peut jamais y avoir d’harmonie.”
Le fils ainé. page 233
« J’aimais être dans l’obscurité ou n’avoir que la lumière des bougies, mais mon père tenait toujours à avoir le confort moderne . Il aimait qu’un espace soit vaste et très propre et c’est pour cette raison que nous avons emménagé dans une pièce plus grande.
Elena aimait elle aussi entretenir sa maison. Hombre, elle voulait toujours ceci ou cela pour la maison , et elle déplaçait tout le temps les meubles. Je n’aimais pas tous ces changements mais on peut dire ce qu’on veut sur Elena, elle faisait de notre maison un objet de fierté, un exemple pour les voisins car elle était toujours propre et rangée. (…) Avant elle était si estimée que les gens allaient jusqu’à soulever leur chapeau en passant. »
La troisième soeur p. 125
L’analyse de deux typologies différentes de vecindad permet de faire comprendre spatialement l’organisation de la vie collective et les modes d’appropriation de structures bâties existantes.
-Typologie 2 de vecindad
Les autoconstructions se développent sur une structure de base qui regroupe les murs mitoyens, les dalles et les escaliers.
Ici, les patios sont limités : le seul espace de vie collective à l’échelle de la vecindad est l’espace d’entrée. Les habitations sont mono orientés sur la rue piétonne.
La typologie de « vecindad » est prise ici en exemple d’articulation possible entre architecture et autoconstruction . Ce modèle est issu d’un contexte de précarité sociale extrême. Il exprime aussi une culture de l’ « habiter collectivement » des populations défavorisées dans la ville de Mexico.
II- Le projet 1- Intentions du projet |
A l’intérieur de la ville de Mexico, une part des constructions restent inachevées. On observe communément des ferraillages sur les toits terrasses. Des espaces à construire sont laissés en attente. Ce constat décrit avant tout une réalité économique et sociale mais aussi des habitudes liées à l’ « habiter » en famille .
Il est en effet commun pour différentes générations d’une familles de cohabiter. Or, ces réserves permettent d’accueillir par exemple un fils et sa famille ou une grand-mère veuve.
Ce point d’observation amène à une réflexion sur la notion de temporalité dans le processus de construction et la conception même de l’habitat et nous renvoie à une culture de l’habiter. Ici, l’aspect évolutif de l’habitat est mis en évidence par l’auto construction.
L’évolution des besoins de la famille dans l’habitat a constitué un point majeur dans ma réflexion sur le projet. La structure habitable doit pouvoir s’adapter à l’évolution de la famille et permettre de remédier aux difficultés à cohabiter, décrites dans l’étude anthropologique de Oscar Lewis, précédemment mentionné.
L’objectif de mon étude est d’introduire l’auto construction dans un projet de logement à faible revenu.
La marge laissée aux extensions en auto construction ramène au caractère évolutif de la structure habitable.
L’ intégration de l’auto construction dans le projet permet d’adapter une démarche architecturale à des contextes économiques plus difficiles.
En effet l’objectif du projet est de donner un cadre, une structure spatiale qui anticipe les évolutions possibles de l’habitat et évite tout effet néfaste que peut avoir l’auto construction. Ici, l’articulation entre architecture et auto construction correspond à différentes étapes dans la vie de la famille et dans la construction de l’habitat.
Mon projet de fin d’étude s’inscrit dans une démarche de relogement et d’intégration à la ville de familles marginalisées, considérées comme prioritaires pour l’accès au logement.
Il s’agit ici de réinvestir ponctuellement des parcelles en friche ou en attente de reconversion, à proximité des lignes de transports en commun et des pôles d’emplois et d’activités de la ville, facilitant l’intégration de ces populations .
La question de l’ « habitat pauvre » ramène à la notion de minimum. Ce minimum est dicté par un budget faible. Cependant, comme le montre l’exemple de la vecindad, ce minimum confère souvent des conditions d’habiter difficiles lorsqu’il s’agit de loger des familles nombreuses.
Ce minimum construit doit pouvoir offrir des opportunités d’extensions. Ces extensions, si elles sont anticipées dans le projet, permettent de s’adapter aux besoins des habitants et de se plier aux contraintes budgétaires.
Cette problématique amène à la notion d’ « habitat progressif ». Cette notion a été introduite
L’architecte Teolinda Bolívar, lors d’une recherche récente sur les processus de densification au sein de logements populaires dans deux quartiers de la ville de Caracas, au Venezuela, décrit les limites de ces mouvements indépendants d’autoproduction des espaces de vie.
(…) au niveau des relations humaines et des réseaux de voisinage, l’agrandissement actuel […] a déjà commencé à envenimer les relations et faire place à l’indifférence entre les voisins, créant des conflits pour cause de bruit, de pollution. De même, l’agrandissement des logements voisins a nui à de nombreuses familles par le manque de ventilation et de luminosité dans les logements, l’humidité, les infiltrations d’eau, la visibilité, l’accumulation des déchets, la peur de l’effondrement des logements ; parfois même, chez de nombreux
enfants, les maladies respiratoires se sont accrues […]. Il faut remarquer qu’évidemment la vie quotidienne et la qualité de vie […] s’en sont trouvées fortement affectées ».
Teolinda. BOLIVAR, coord. (1995), Hacedores de Ciudad, Caracas, Universidad Central de Venezuela, Fundación Polar, Consejo Nacional de la Vivienda.
En effet, l’espace conçu par l’architecte doit pouvoir concilier densité et possibilités d’extension. Cette articulation entre densité et évolutivité constitue un axe majeur dans ma réflexion sur le projet.
2. Référence contemporaine principale.
Le projet de relogement de familles occupant un terrain informel, mené par l’agence d’architecture chilienne Elemental, dans la ville de Lichin, au Chili, constitue un exemple d’intervention qui tend à concilier architecture et autoconstruction pour adapter le projet aux contraintes économiques données.
Ici, on choisit de construire la moitié du logement qui ne pourra pas être construit par les habitants eux mêmes faute de moyens et de laisser l’autre moitié du logement comme marge d’extension.
L’intégration de l’autoconstruction dans et par le projet d’architecture ramène à une reconsidération des modes de construire et d’habiter des populations. Or, ce projet est intéressant car il considère
-Projet de la résidence Violeta Parra, (architectes Alejandro Aravena, Alfonso Montero, Tomas Cortese, emilio De La Cerda, Andrès Iacobelli ) Iquique , Chili
Le projet de relogement de familles occupant un terrain informel, mené par l’agence d’architecture chilienne Elemental, dans la ville de Iquique, au Chili, constitue un exemple d’intervention qui tend à concilier architecture et autoconstruction pour adapter le projet aux contraintes économiques données.
Ici, on choisit de construire la moitié du logement qui ne pourra pas être construit par les habitants eux mêmes faute de moyens et de laisser l’autre moitié du logement comme marge d’extension.
L’intégration de l’autoconstruction dans et par le projet d’architecture ramène à une reconsidération des modes de construire et d’habiter des populations. De plus, ce projet est intéressant car il considère l’importance de l’appropriation d’un modèle construit comme mode de distinction à l’intérieur d’un ensemble uniforme.
- Le projet Quinta da Malagueira, Evora, Portugal. Alvaro Siza
Ce projet d’ Alvaro Siza est particulièrement intéressant car il amène la question du temps, de l’évolution dans l’architecture, et traduit une posture claire de l’architecte face aux enjeux sociaux de l’habitat : « L’habitation est une présence constante dans la ville et est toujours sociale ». (Alvaro Siza)
Alvaro Siza explique dans le livre “Imaginar a Evidência” – (1998 ):
« Un aspect qui m’impressionne beaucoup dans l’architecture et dans la ville de notre époque, est l’empressement avec lequel on veut tout porter à l’achèvement. Cette tension vers une solution définitive empêche la complémentarité entre les choses, entre le tissu urbain et le monument, entre l’espace ouvert et le construit. Aujourd’hui n’importe quelle intervention, même petite et fragmentée, s’obstine à avoir une image finale : ainsi s’explique la difficulté d’interpénétration entre les différentes parties de la ville. »
La réflexion d’Alvaro Siza à travers ce projet soulève la notion de temporalité, point majeur de réflexion, déjà soulevé par les processus de densification et d’appropriation des espaces par les habitants. et des modes d’autoconstruction.
Son travail de réflexion sur un modèle d’habitation qui puisse s’adapter aux demandes des futurs habitants par un développement d’échanges, de consultations et une certaine participation est un point essentiel du projet Le développement d’un tissu dense horizontal ramène à une approche différente de l’habitat.
3. Choix du site d’implantation.
La ville de Mexico est partagée en 16 délégations administratives.
La parcelle choisie se situe dans la Délégation Gustavo A. Madero, située à l’extrême nord-est du district fédéral, fait transition entre la ville et les aires urbaines périphériques.
Elle est bordée par les municipalités de Berriozabal Coacalco , Cebu City , Caloocan, Tultitlan et les délégations de Venustiano Carranza , Cuauhtémoc et Azcapotzalco et Nezahualcoyotl .
- Elle détient une situation stratégique pour les municipalités voisines car elle est structurée par les artères principales qui connectent les quartiers centraux aux quartiers nord de la zone métropolitaine. (1)
- Elle est reliée au reste de la ville par les lignes 3 et 6 de métro (2), et par la ligne 1 de métrobus, axe de transport en commun majeur Nord-Sud (3).
4. Définition du programme.
- Un Ensemble de 104 logements
- Une maison de quartier
- Une maison de quartier
La maison de quartier permet ici d’accueillir des organismes associatifs facilitant l’intégration des nouveaux habitants dans le quartier et des services telle qu’une laverie collective ou encore une salle d’accès à internet.
Les activités proposées permettent de rassembler les différentes génération et s’adresse aussi bien aux familles accueillies qu’aux populations déjà établies dans le quartier.. On y retrouve trois salles d’activités principales:
Les activités proposées permettent de rassembler les différentes génération et s’adresse aussi bien aux familles accueillies qu’aux populations déjà établies dans le quartier.. On y retrouve trois salles d’activités principales:
- une salle de danse
- un atelier
- une salle de musique
- une salle de réception
- une halte garderie
5. Logiques d’implantation
Dans une parcelle enclavée, ma première intention est de recréer un tissu à l’intérieur de cette parcelle et réaffirmer les circulations existantes pour dessiner l’organisation distributive à l’intérieur de l’îlot.
Le mode d’assemblages des modules d’habitation est simple et permet de s’adapter à différents sites.
6. Ebauche du projet (croquis préliminaires)
Ici, la maison de quartier constitue un espace de transition entre l’avenue Fortuna et l’ensemble de logements.
La maison de quartier est aussi un espace d’appropriation et de densification: les espaces entre les murs de refend en béton peuvent recevoir des commerces ou des services supplémentaires.
scénarios principaux
Sources : http://www.inegi.org.mx/Sistemas/temasV2/Default.aspx?s=est&c=17484
La définition des marges laissées aux extensions possibles s’est basée sur des statistiques démographiques actuelles mexicaines (sources INEGI, institution nationale de statistiques et géographie);
Sources : http://www.inegi.org.mx/Sistemas/temasV2/Default.aspx?s=est&c=17484
Les statistiques au niveau national décrivent une moyenne de 3.9 enfants par femme en 2010 et les statistiques traitant de la taille moyenne des ménages par délégation indiquent une moyenne de 3,7 personnes par ménage dans la délégation de Gustavo A. Madero, où se situe la parcelle d’implantation du projet.
Ces statistiques m’ont permis d’établir un scénario type qui prévoit une évolution du nombre d’enfants variant de 1 à 4.
6.3- Différents modes de densification par extension.
Croquis d'étude
6.4- Typologie développée
Croquis d'étude
Croquis d'étude
6.4- Typologie développée
Croquis d'étude
7- Les matériaux employés.
La structure habitable construite doit pouvoir recevoir des extensions par autoconstruction. Or , les matériaux plus largement utilisés par les populations sont le ciment et la brique.
Le matériau employé pour constituer cette structure de base est le béton. Il permet de constituer une structure porteuse capable d’accueillir des extensions en maçonnerie. Le béton est laissé brut et laisse la liberté à chaque famille de choisir l’enduit de son habitation et d’ affirmer son individualité.
L’évolutivité des modules d’habitation imposent un traitement particuliers de certaines façades. : Des parois extérieures amovibles et modulaires en bois permettent d’adapter les limites des espaces habitables suivant les extensions apportées.
L’utilisation du bois ici est donc ponctuelle. Plus léger, il permet une distinction claire entre la structure pérenne de base et les éléments transitoires.
La maison de quartier se distingue visuellement de l’ensemble d’habitations. Elle constitue une façade importante sur l’avenue Fortuna.
L’utilisation des couleurs en façade fait exister le bâtiment comme entrée de l’îlot et affirme sa présence comme espace de transition entre l’avenue et les logements.
Conclusion
Ma cinquième année à l’école d’architecture de Saint-Étienne dans le domaine d’étude « Habitat culture environnement » m’a permis d’approfondir à travers des problématiques contemporaines touchant à l’habitat, une réflexion qui plus largement, interroge les modalités d’intervention de l’architecte dans des réalités économiques actuelles. Celles-ci mettent en évidence l’autoconstruction comme issue majeure pour se loger.
Cette réflexion m’a amené à faire un travail de synthèse dans la conception du projet de logement.
Quel minimum peut-on construire pour laisser une marge d’évolutions suffisante pour répondre le mieux possible aux besoins des habitants ?
Enfin je pense que la question de l’évolutivité du logement, problématique actuelle récurrente, est d’autant plus intéressante qu’elle considère l’autoconstruction dans les processus de densification car cette réalité ne concerne pas seulement le Mexique.
Mon projet de fin d’étude replace l’évolutivité de l’habitat comme point d’articulation entre architecture et autoconstruction.
Ici, l’autoconstruction est reconsidérée comme mode d’expression des individualités dans un ensemble et comme mode d’appropriation légtime de l’espace.
Néanmoins cette question constitue une problématique complexe en perpétuel développement et fait l’objet d’investigations théoriques.
Remerciements
Je tiens à remercier mon directeur d’étude, Jorn Garleff, pour son accompagnement et son soutien, duarnt les différentes étapes du développement de mon projet de fin d’études.
Enfin je tiens à remercier les enseignants du domaine d’étude habitat- culture- environnement » ,
Merci à Jean-Michel Dutreuil pour ce premier semestre lors duquel nous avons pu explorer et développer librement des sujets d’études très différents et affirmer nos personnalités. Merci à Daniel Fanzutti pour nous avoir suivi dans le développement de nos projets de fin d’études.
Bibliographie
Ouvrages
Les enfants de Sanchez, autobiographie d’une famille mexicaine, Oscar Lewis, édition tel Galimard, 1959.
La planificacion y la ciudad de Mexico 1900-1940, Rafael Lopez Rangel édition Universidad autonoma metropolitana azcapotzalco divisoin de ciencias y artes para el diseno coleccion de libros CYAD Mexico 1993.
Density projects, Aurora Fernandez Per, Javier Arpa, édition a+t Books, Density series, 2007
Petits budgets , Habitat contemporain, Alejandro Bahamon, Ana Maria Alvarez, Felipe Ariza
Editions L’inédite, 2008 Collection HABITAT CONTEMPORAIN
Dossier pour un débat 62, Habitat créatif :éloge des faiseurs de ville Habitants et architectes d’Amérique latine et d’Europe
Yves PEDRAZZINI, Jean-Claude BOLAY, Michel BASSAND
Éditions-Diffusion Charles Léopold Mayer
T. BOLIVAR (1995), Construction et reconnaissance des barrios urbains du Venezuela, in : Les Annales de la recherche urbaine n° 66, Paris, Plan
Urbain/Ministère de l’Équipement.
Articles de presse
Article du magazine Expansion, août 2009.
Liens internet
- COMPOSITION GÉNÉRALE:
- DE LA RUE A L'ENSEMBLE DE LOGEMENTS: LA MAISON DE QUARTIER
- SCÉNARIOS FAMILIAUX: EVOLUTION TYPOLOGIQUE DES UNITÉS D'HABITATION
- LE PATIO: UN ESPACE D’APPROPRIATION
PROJET DE QUATRIEME ANNEE (M1):HABITAT ET DEVELOPPEMENT URBAIN-
UN ENSEMBLE DE 300 LOGEMENTS SOCIAUX, AZCAPOTZALCO, MEXICO D.F, MEXIQUE
Ce projet a été développé durant mon année d'échange universitaire à la UNAM (universidad nacional autonoma de Mexico), à Mexico D.F. Il s'agit d'un ensemble de 300 "logements sociaux" à Azcapotzalco, une des 16 délégations fédératives qui composent la ville de Mexico. Cette délégation périphérique située au nord du district fédéral (limites administratives de la ville) est en développement (équipement et procesus de densification). Sa situation la présente comme interface important entre le centre de la ville et les "colonias populares" (quartiers informels). L'enjeu d'inscrire un ensemble de logements dans un quartier périphérique tout en
La volonté de créer un ensemble perméable est marquée par une alternance entre espaces bâtis et espaces extérieurs (jardins) . En rez-de-chaussé, la continuité spatiale et visuelle est assurée de la rue à l’arrière de la parcelle, et aux niveaux supérieurs du nord au sud de la parcelle à travers les coursives et un système de passerelles à travers les jardin. Ici, les coursives permettent de réduire le coût général du bâtiment, et donne la base de composition aux appartements bénéficiant ainsi d'une double orientation.
La configuration des appartements répond à un principe de progressivité de l'habitat, notion particulièrement présente dans la ville de Mexico, par l'abondance de logements autoconstruits. Il s'agit ici de réduire la construction et la composition aux éléments indispensables aux diverses possibilités d'appropriation et d'aménagements intérieurs. Les loggias constituent des plateformes pouvant recevoir des extensions permettant ainsi de bénéficier d'espaces de vie plus vastes (agrandissement du salon ou chambre supplémentaire).
PROJET DE TROISIEME ANNEE (L3):
L'ARBRE EN VILLE- ANALYSE TERRITORIALE/PROJET URBAIN A VALENCE, FRANCE
Le projet urbain se base sur un travail d'analyse territoriale de métropole de Valence. Cette étude s'intéresse aux rapports entre "ville" et "campagne", entre "paysage urbain" et "paysage rural". Le végétal, sa densité, son épaisseur, sa nature, constituent ici les principaux éléments de définition des deux notions et un axe de développement du projet urbain. L'étude à échelle territoriale oriente le projet urbain sur une re organisation des entrées en ville. A échelle urbaine, elle permet de une re qualification des espaces publics et des espaces de transition.
ANALYSE
- Entre ville et campagne: le développement de la ville de Valence de 1789 à aujourd'hui
Cartographie historique: évolution de l'empreinte bâtie.
- Nature du végétal dans la métropole
- Diagnostics et problématiques soulevées: schémas de principes
PROJET URBAIN
- Axes de développement du projet urbain
2- Passage d'une terrasse à une autre
Favoriser les échanges entre les quartiers en restructurant le réseau viaire. Mise en valeur du chemin des contrebandiers, offrant une vue considérable sur l'ensemble de la ville, par la création d'une esplanade belvédère.
3- Retrouver une cohérence dans le développement des quartiers périphériques.
Aménagement des espaces interstitiels les "non-lieux', et création de logements étudiants, logements sociaux et concentration du stationnement. Un pôle universitaire à proximité du parc jean Perdrix se développe en rapport avec la nouvelle rue créée. L'ensemble constitue un nouveau pôle attractif pour la ville de Valence.
- Scénario de développement.
PROJET DE DEUXIEME ANNEE (L2):
ARCHITECTURE ET PRODUCTION AGRICOLE-
ANALYSETERRITORIALE ET PROJET DE CHAI, PRELION, LOIRE, FRANCE
Cette étude en deux étapes consiste en une analyse teritoriale à travers un travail de dessin à l'encre et un travail d'expérimentations en maquette afin de retranscrire les aspects principaux particuliers du lieu. Cette analyse traite de définir les logiques d'implantation et de développement d'un projet de chai. L'enjeu posé par le programme de chai est l'équation entre procédé de production viticole et lecture du site.
ANALYSE TERRITORIALE
DECOUPAGE PARCELLAIRE DU SITE
EXPLOITATIONS AGRICOLES
INFRASTRUCTURES
SYNTHESE DE L'ETUDE: LE LIEU D'INTERVENTION
LE CHAI: TRAVAIL DE MAQUETTES
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